16 ans et enceinte – Témoignage d’une ado

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J’avais passé mon brevet des collèges avec succès et commençais mes études au lycée. Ma vie était brillante et pleine d’opportunités à mes yeux . J’avais en tête une carrière pleine de succès, une relation amoureuse stable avec mon copain. Tout allait pour le mieux et ma vie se déroulait comme je l’avais imaginée depuis toute petite.

Et puis , je suis tombée enceinte , à 16 ans .

Là ma vie a basculée. C’était comme un cauchemar qui ne s’arrêtait jamais et commençais tous les matins. J’étais perdue et ne s’avait plus quoi faire. Mon futur devenait soudain sombre et venait briser même les plus petits de mes rêves.

J’ai bien entendu essayé plusieurs tests de grossesse, me disant que les premiers devaient être défectueux. Mais après 5 tests et une visites chez le gynéco il a bien fallu que j’accepte la vérité. J’étais une ado, enceinte et perdue.

Le samedi où tout a changé je l’ai passé chez moi à essayer de faire tout mon possible pour provoquer une fausse couche. J’ai fait du sport, sauté aussi fort que je pouvais, me suis donné des coups de poing dans le ventre. Tout cela sans alerter ma famille, en essayant de rester la plus naturelle possible et cacher le chaos qui régnait dans ma tête. Mais le lendemain j’étais toujours enceinte.

J’ai donc décidé d’hausser le ton et d’aller dans une salle de muscu. Je n’y avait jamais mis les pieds et n’y remettrais jamais les pieds. Mais j’avais besoin de pousser mon corps à l’extrême. Je voulais tellement voir cette coulée de sang synonyme d’une fausse couche. J’ai essayée toutes les machines que je trouvais, poussé mon corps à ces limites. Devant tant d’efforts j’ai vomi dans les vestiaires. Je pensais avoir réussi, mais le fait était là : j’étais enceinte et il n’y avait rien que je pouvais faire pour l’empêcher.

Le lundi matin je suis allée en cours tout en essayant de cacher le fardeau que j’avais sur mes épaules, ou plutôt dans mon ventre, mon utérus. J’avais l’impression de sentir le fœtus grandir et me voler chaque seconde de mon ancienne vie.

J’ai réussi à discuter de mon problème avec mes deux meilleures amies. Elles m’ont dit que tout allait bien se passer, que tout allait s’arranger. Je savais qu’il s’agissait uniquement de paroles en l’air. C’est facile d’être positif quand ces choses ne vous arrivent pas personnellement. Mais je ne leur en veut pas. C’est ce à quoi les amis sont fait pour : montrer son soutien. Mais au fond d’eux, ils ne voudrait en aucun cas être dans la même situation que vous, enceinte à 16 ans, encore enfant.

L’avortement étais hors de question dans mon cas puisque j’ai des problèmes de santé qui font que chaque opération peut me tuer. La mort, la fin de me souffrance. Peut-être que c’était finalement la solution. Mais je ne pouvais pas baisser les bras comme ça. J’avais encore des centaines de rêves d’enfant à réaliser.

Je n’ai pas encore parlé du père de l’enfant, mon copain. Un soir j’ai ouvert ma porte pour le trouver en larme. Il s’est jeté dans mes bras et m’a murmuré à l’oreille, entre deux sanglots, qu’ils voulait que l’on soit une famille, qu’il allait faire son possible pour qu’on continue d’avoir une vie heureuse ensemble. Il m’a aussi dit qu’il avait peur que je fasse une bêtise, que je mette ma vie en danger comme s’il s’agissait d’une punition. Son discours et son soutient m’ont redonné confiance.

C’est après avoir entendu les mots doux et réconfortant de mon homme que je me suis mis à imaginer mon bébé. Je le voyais dans mes bras, souriant, chaud, attendrissant et prêt à recevoir mon avoir. A partir de ce jour ma vie à vraiment changé. J’ai arrêté d’être égoïste et de penser uniquement à ma propre vie, mes propres rêves. Maintenant l’instinct maternelle me donnait les ailes pour prendre soin de mon bébé et lui donner la meilleure des vies possible. Même si ma vie sera plus compliqué que pour adolescente « normale » de 16 ans, j’aurais une chose qu’elles n’auront pas : la chance de voir son bébé grandir.

Annoncer la nouvelle à nos parents était la partie la plus difficile. Même si mes parents m’ont toujours dit qu’ils seraient à mes côtés dans les moments difficile, je n’étais pas sûre de leur réaction. Mais une chose était sûre : quel que soit leur réaction, j’allais garder ce bébé et l’aimer.

Mais une chose était sûre : quel que soit leur réaction, j’allais garder ce bébé et l’aimer.

Mon copain a été le premier à en parler à sa famille, leur dire qu’il serait papa dans quelques mois. Ils ont très bien réagit et lui ont donné tout leur soutien.
Pour mes parents la nouvelle a été un peu plus dure. Ils sont très stricts et religieux et c’est très dur pour eux de sortir de la « normale ». On s’est tous assis autour d’une table et je leur ai tout raconté : Comment c’est arrivé, mes craintes, mes projets. Je me suis retenue de pleurer même si j’ai senti les larme me monter aux yeux à plusieurs reprises. Mes parent n’étaient pas en colère mais je sentais tout de même qu’ils étaient déçu et qu’ils savaient que les 3 prochaines années ne seraient pas facile.

Ma mère était en pleurs et à chacun de ses sanglots mon cœur se brisait en petites pièces. J’ai ensuite regardé mon père. Son visage ne laissait passer aucun sentiments. Il était difficile de dire s’il était triste ou bien en colère. Malgré tous ces sentiments et ses pleurs j’ai bien compris qu’ils étaient à cent pourcent derrière moi et que je ne serai pas seule dans cette aventure.

La principale leçon que j’ai retenue c’est que votre entourage ne vous laissera jamais tomber. Mes parents, mes amis, mon homme, tous se sont groupé pendant les mois qui ont suivi pour me rendre la vie plus simple. C’est beau de voir qu’on compte autant dans le cœur des autres. Les Hommes sont généreux par nature.

Ma famille et principalement ma maman ont été des éléments important pendant la grossesse et les mois qui ont suivi. Je n’ai que seize ans et j’ai toujours besoin d’être éduquée par mes parents. Ma famille ne m’a pas jugée mais m’a aidée. C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu imaginer il y a quelque mois.

A partir de ce moment j’ai apprécié chaque seconde de ma grossesse. Même si cela passait par des vomissements, des crampes, des nausée, des envies de vider le frigo. Tous ces moments d’inconfort n’ont aucune signification comparé au fait que je transporte la vie de mon bébé dans mon ventre.

J’ai 16 ans et je suis enceinte. Mais j’ai aussi 16 ans et je suis la plus heureuse des ados.

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